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Les rencontres de l’AMPTA

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Les 4èmes rencontres de l’AMPTA
28 & 29 MARS 2013 à l’Alcazar Marseille

Bienvenue à ces 4èmes Rencontres

• Parce que pour Platon, déjà, l’écriture était un « pharmakon »
• Parce que parmi les trois façons décrites par Freud, pour que l’Homme : « supporte une vie trop lourde, qui impose trop de peines, de déceptions et de tâches insolubles », figurent « le recours aux stupéfiants, mais également aux satisfactions substitutives que nous offre l’art 1  »
• Parce que Bernard Stiegler considère l’acte créatif comme participant d’une économie
de la contribution
• Parce que le monde des arts est peuplé d’exemples où addiction et création sont intimement liées
et que celui des addictions fourmille de tentatives – pour exprimer les choses « autrement »
• Parce que nombre d’oeuvres littéraires, picturales, cinématographiques, musicales,
photographiques… sont traversées par la magie chimique, qu’elle en soit le prétexte, le thème,
la sublimation, la volonté d’y échapper, la substance même
• Parce qu’il y a dans l’Homme une volonté, mais aussi une douleur à s’attacher et à se déprendre
qui s’entend, se lit, se voit à la fois dans l’addiction et dans l’expression créative
• Parce qu’après avoir “féraillé” avec l’addiction elle même, les “soignants” ont à faire au rapport
de l’Homme au monde qui l’entoure, rapport qui passe (entre autre) par ce qu’Il peut dire de lui,
par la façon dont Il peut le dire
• Parce qu’il a toujours été dans nos intentions, de déplacer notre regard sur les addictions, pour que
se fasse jour une autre compréhension, une autre « vérité », qui échappe au mécanisme explicatif,
aux évidences de la science et laisse place à l’imprévu et à la subtilité des nuances
• Parce ce que regarder l’addiction au travers du prisme de l’Art peut nous aider dans cette quête

Pour l’ensemble de ces raisons, et pour continuer à creuser le sillon de la complexité, ainsi que nous y invite le projet d’accompagner ceux qui se débattent dans les affres des addictions, nous avons choisi de mettre au travail, pour ces 4èmes Rencontres, les liaisons, pas toujours dangereuses, qu’il peut y avoir entre les addictions et cette activité humaine particulière qu’est l’acte créateur, peut être aussi, qui sait, pour nous inciter, quand nous accueillons nos usagers, à ne pas répéter une leçon (trop) bien apprise, mais à créer, sans cesse, les conditions d’une rencontre toujours nouvelle.

1 – Malaise dans la civilisation,
Jeudi 28 Mars 2013 Après-midi

13h15
Accueil des participants – Café
14h00
Introduction
Monsieur Jean Victor CORDONNIER – Président de l’AMPTA
Monsieur Jean Claude GAUDIN – Sénateur Maire de Marseille ou son Représentant
Monsieur Dominique DEROUBAIX – Directeur Général – ARS PACA ou son Représentant
Monsieur Jean Jacques SANTUCCI – Psychologue – Directeur de l’AMPTA

Plénière 1 : L’addiction favorise-t-elle la création ?
L’abus de drogue ou d’alcool a plus souvent interrompu, parfois par la mort de l’artiste
(Basquiat, Hendrix, Pollock, Toulouse Lautrec…) l’élan créatif, qu’il ne l’a favorisé.
Pourtant, comme le processus créatif, la consommation de drogues ou d’alcool peut être, pour l’artiste, une tentative d’exploration de la « médiocre condition humaine », un lieu d’expérimentation de soi.
Cette aventure nous dit JM Maulpoix à propos des expérimentations d’Henri Michaux, n’est pas sans péril, puisque l’observateur est aussi l’observé, et qu’elle est source de dérèglement des sens,
de dépossession, de modification des appuis. « Toute drogue modifie vos appuis. L’appui que vous
preniez sur vos sens, l’appui que vos sens prenaient sur le monde, l’appui que vous preniez sur
votre impression générale d’être. Ils cèdent. Une vaste redistribution de la sensibilité se fait, qui rend tout bizarre, une complexe, continuelle redistribution de la sensibilité » écrit Henri Michaux. Mieux que tout autre, le processus créatif peut traduire ce dérèglement. Aussi, si l’addiction ne favorise pas la création, seul le processus créatif peut traduire métaphoriquement le processus addictif et y faire objection.

Président :
Bruno TANCHE, Chargé de Mission Politiques Judiciaires de la Ville de Marseille et des
Bouches-du-Rhône – Administrateur AMPTA
Discutant :
Olivier THOMAS, Psychologue, Chef de service AMPTA Marseille

14h45 Nicole Yanni, Comédienne et metteur en scène, Responsable du théâtre du Petit Matin
« Lectures »
15h15 Jean Michel Maulpoix, Poète, Critique
« L’homme est un être à freins »
16h00 Débat avec la salle
16h30 Franck Pourcel, Photographe
« Vous qui tuez le temps »
17h00 Fin de la journée

Vendredi 29 Mars 2013 Matin
08h30 Accueil des participants – Café

Plénière 2 : La création peut-elle être addictive ?
L’acte de créer, peut-il devenir « objet de dépendance » et conduire ainsi à une perte de liberté ?
Les processus psychiques et sociaux à l’oeuvre dans la création artistique peuvent-ils s’apparenter
à ceux que l’on retrouve dans les différentes formes d’addictions ?
L’art, dans ce qu’il a de plus « absolu » ne découle t-il pas , comme souvent dans l’addiction,
d’un rapport passionnel à « l’être », d’une tentative désespérée d’inscrire par un acte ce qui ne
peut s’inscrire symboliquement ?
Camille CLAUDEL écrivait à RODIN, sa passion et son « maître » : « Il y a toujours quelque chose d’absent qui me tourmente », plus tard, elle disait à son frère Paul : « Les grands yeux
où se lisaient une douleur secrète, l’esprit de résignation qui régnait sur toute sa figure…
c’était bien là notre pauvre mère ».
Camille après sa rupture avec RODIN, s’enfermera, ne se nourrira plus, se ruinera et se donnera
« corps et âme », jusqu’à la folie, à la sculpture.
Alors, les addictions (toxicomanie, alcoolisme…) et la création artistique, ont-elles en commun,
ce que beaucoup appellent la pathologie du lien, ou recèlent-elles des différences fondamentales,
si ce n’est dans ce qui les génèrent au moins dans ce à quoi elles aboutissent… ?

Président :
Thémis APOSTOLIDIS, Maître de Conférences, Université de Provence – Aix Marseille 1 – Administrateur AMPTA
Discutant :
Pascal HENRIOT, Psychiatre, Médecin Coordonnateur – AVASTOFA

09h00 Jean Didier Vincent, Neuro-psychiatre – Professeur Emérite CHU Kremlin-Bicêtre Membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie Nationale de Médecine
« Beauté, mon beau souci »
09h45 Débat avec la salle
10h15 Pause Café
10h30 Jean Pierre Winter, Psychanalyste
Van Gogh « … mais que veux-tu ? »
11h15 Débat avec la salle
11h45 Repas libre

Après-midi

Plénière 3 : La création peut-elle être une alternative à l’addiction ?
L’imaginaire collectif attribue à l’acte de création une forme de puissance magique capable
de se substituer à l’addiction. Les racines de cette pensée, souvent partagée, résident dans le sens (galvaudé) que nous donnons à « alternative », comme étant un élément qui en remplace un autre.
Or, l’alternative ne va pas sans un mouvement.
La créativité, la pensée créative pourrait donc, chez les sujets « addicts », permettre une dissociation entre créer et consommer. Si nous envisageons la création en action comme régulant les
consommations, comme garde fou vis-à-vis du processus addictif, alors, comme l’écrivait Théophile Gautier, « l’artiste n’a besoin que de ses rêves naturels, et il n’aime pas que sa pensée subisse l’influence d’un agent quelconque. »
Cette capacité créatrice rendrait-elle un peu moins sensible au processus de dépendance, ceux qui, même inconsciemment, sont convaincus, que si « le haschisch donne, ou du moins augmente
le génie, […] il est de sa nature de diminuer la volonté, et qu’ainsi, il accorde d’un côté ce qu’il retire
à l’autre, c’est à dire l’imagination sans la faculté d’en profiter. »2 ?

Président :
Alain GAVAUDAN, Psychiatre des Hôpitaux – Administrateur AMPTA
Discutant :
Jean Jacques SANTUCCI, Psychologue – Directeur de l’AMPTA

14h00 Patricia Attigui, Professeur de psychopathologie et de psychologie clinique Institut de psychologie – Université Lumière Lyon 2
« L’objet transitionnel peut-il être objet d’addiction ? Remarques sur le processus créateur »
14h45 Débat avec la salle
15h15 Pause
15h30 Robin Renucci, Comédien, Directeur des Tréteaux de France
16h15 Débat avec la salle
16h45 Conclusion – Jean Jacques Santucci

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